Historique

Historique de la recherche agricole en Guinée

La recherche agricole a été initiée sous la période coloniale en Guinée au début du XXe siècle au jardin botanique de la Camayenne à Conakry. Elle s’est poursuivie en 1922 à l’Institut Pasteur de Kindia (actuel Institut Pasteur de Guinée/IPG) pour les aspects zootechniques, vétérinaires et biomédicaux. Puis en 1936 à la station de Sérédou en Guinée forestière pour les cultures de café, cacao, cola, quinquina et la sylviculture. La station de recherche rizicole de Bordo/Kankan a été fondée en 1945 sur les anciennes infrastructures du centre de collecte de caoutchouc (datant de 1905) et du centre de labourage (1920). Puis, en 1946, l’Institut des fruits et agrumes coloniaux (IFAC) est créé à Foulaya (Kindia) avec une antenne à Dalaba.

Depuis l’indépendance en 1958 jusqu’en 1970, la recherche agricole au sens large (agronomique, sylvicole, zootechnique et halieutique) a été conduite conjointement par les institutions d’enseignement supérieur et de recherche scientifique (facultés d’agronomie des universités de Conakry et de Kankan) et les stations de recherche relevant du Ministère de l’économie rurale (ENA de Foulaya, de Tolo, etc.).

De nos jours, la recherche agricole est toujours assurée par les institutions de recherche scientifique (IRAG, Centre national des sciences halieutiques de Boussoura) et d’enseignement supérieur (ISAF de Faranah, Institut supérieur des sciences et de médecine vétérinaire de Dalaba, IPG, etc.).

Ce bref historique montre que la recherche agricole est relativement jeune. Elle a été menée à différentes périodes par plusieurs structures et sous différentes tutelles (enseignement, développement rural). Cette dispersion des efforts a conduit à la création de l’IRAG en 1989, dont la mission est de conduire des recherches sur les productions végétales, animales, halieutiques et forestières.

Ainsi, pour mener à bien cette mission, l’IRAG a engagé depuis sa création différents processus de planification: comité régional d’orientation (CRO), plan à moyen terme (PMT), Programme national de recherche développement (PNRD). L’élaboration d’un plan à long terme, objet du présent TCP, s’inscrit dans cette logique de programmation.

En effet, le manque d’un PLT et d’une vision stratégique cohérente pour la recherche en Guinée a pour conséquences un manque de coordination et d’orientation claire des activités de recherche et une insuffisance des ressources humaines et financières. Il est cependant important de prioriser les questions à traiter par la recherche dans des institutions, dispositifs et réseaux nationaux et régionaux, et d’assurer des financements pour une recherche efficace et efficiente. Le PLT permettra à la Guinée de disposer d’un outil performant de recherche agronomique capable d’appuyer efficacement les programmes de développement agricole du pays et de garantir dans le même temps la sécurité alimentaire.

L’objectif principal du PLT de la recherche agronomique de la Guinée est de doter le pays d’un guide pour les décisions concernant le niveau des ressources et leur allocation par programmes de recherche, régions, catégories de dépenses (personnel, fonctionnement, équipement). Il doit viser à corriger les déséquilibres dont souffre actuellement le SNRA dans les allocations de ses ressources, par l’adoption de mesures dont la définition et l’application demandent une longue période d’évolution (8 à 15 ans). Cela concerne en particulier le renouvellement des chercheurs atteignant l’âge de la retraite. Dans ce cas, le PLT doit essentiellement servir de référence pour la formulation de plans de formation de jeunes chercheurs en adéquation avec les besoins des politiques de développement et des programmes de recherche devant accompagner leur mise en œuvre. Il s’agit donc de fournir à la recherche agronomique guinéenne les orientations majeures, les capacités de base et les principes généraux pouvant la guider pour les dix prochaines années.

Le Programme national de recherche développement 2008-2015 (PNRD) validé par l’IRAG en 2009 constitue une référence de base pour l’établissement du PLT assorti de programmes à court et à moyen terme. Ce PLT donnera au gouvernement une meilleure vision des problèmes de recherche en cohérence avec les problèmes de développement agricole. Ce qui lui offrira un dossier pertinent à soumettre aux partenaires financiers, d’acquérir de nouvelles compétences par la formation des jeunes et d’avoir des résultats de recherche fiables, rapides, attractifs et faciles à adopter.

Le présent rapport fait l’état des lieux du système de recherche au sein de l’IRAG. Il traite particulièrement:

  • de l’organisation administrative et scientifique;
  • des ressources humaines, matérielles et financières;
  • des acquis de la recherche;
  • de la communication pour le développement;
  • des contraintes et des recommandations stratégiques.

Il prend également en compte la situation actuelle des principaux partenaires de cet institut.